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Photographe italien résidant à Paris, Giuliano Ottaviani y interroge les espaces de friction entre l’urbain postmoderne et le legs, au demeurant fragile, de la ville industrielle. Découvrir son travail sur la Petite Ceinture.

Une personne, comme versée au hasard dans la ville: au bout de quelques minutes, quelle superficie de possibles couvre t-elle? La forme de notre devenir n’est pas celle d’un chemin. Elle a disparu à Gare de l’Est, il y a 30 minutes Pourquoi? Qui a-t-elle à fuir ou à rejoindre? Quelle mouche la pique?

L’infraville: des réseaux, des tubes et des câbles, des sous-sols et des fondations, des armoires d’alimentation, des nœuds de distribution, des réservoirs et du débit, de l’interconnexion et du flux… Mécanique, hydraulique, électricité, électronique, téléphonie, génie civil…

Le conteneur est responsable d’une mutation que sa réalité technique, assez fruste, ne pouvait faire présumer. Comment donc cette histoire a-t-elle commencé? Pourquoi une simple boîte de métal allait-elle tout changer du rapport des villes à leur port? C’est de gestion qu’il s’agit, et pas d’une boîte et de ses prétendues qualités techniques…

Avec une lecture à sens unique du «développement», les élus sont souvent obnubilés par le «rayonnement» de leur ville et leur place dans des classements qui entretiennent savamment le marketing urbain. Or, le tramway moderne — pas celui qu’on voit cahoter dans des villes qui ne l’ont jamais abandonné, mais l’engin métaphorique par excellence de la «glisse» urbaine et de l’injonction à la mobilité —, lui au moins, comble cette attente.

Davantage frontière que transition, espace d’une avant-garde post-exotique qui fait le siège de la vieille ville. Purgatoire du choix de civilisation. La toponymie appelle ce sentiment.

Des jours on veut partir s’enfuir on prend le métro on prend le bus qui traverse Harlem assez de ces vitrines délabrées de la vieille pomme trouée —

Au bord du flux des voitures le piéton rouge décompte les secondes qui lui restent à vivre sur le trottoir bondé avant de mourir en vert contre ceux qui sortent en flots de la bouche de métro. Un chaton se lance avant le piéton vert.

Nous sommes plus de cent. Plus de cent ventilés et sécurisés dans le bus. Dans le bus qui accordéonne d’une respiration technique sur l’Istanbul Çevre Yolu.

Au nord de la partie occidentale d’Istanbul, la commune de Cumhuriyet est une ville accrochée à un promontoire de verdure dominant le Bosphore. À la sortie de la station de métro, le plus remarquable est cette forêt de Belgrad, avec ses chênes à perte de vue. Sûr que les investisseurs immobiliers vont jouer sur les promesses de rente foncière que le développement urbain annonce, mais à quel prix pour les populations encore rurales qui vivent ici ?