Aux salins

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Il y a celui qui rentre de la chasse sans vouloir se mêler aux familles endimanchées. Il y a celui qui fait courir le chien après son ballon. Il y a celle qui se repose dans le van en attendant. L’attente ce dimanche. Il y a celui qui, aussi loin, ploie sa gaule de toute ses forces pour envoyer sa ligne par-delà les rouleaux des vagues.

Il y avait la traversée en bac jusqu’ici, pour voir les lignes parallèles des bassins salins, la traversée pour humer la saumure, et jeter son front au devant des cent soleils blancs réfléchis dans le marais.

Il y a encore les temps incidents des manœuvres industrielles, les notes de rossignol qui crissent dans les wagonnets et sur les tapis roulants. Il y a une montagne qui n’en est pas une et des rides du jour la craquèlent et la vieillissent, et les oiseaux qui savent ne s’y posent pas.

Il y avait cette route unique de partage des eaux et l’embouchure du grand Rhône dont on ne peut assigner le commencement au monde. Était-ce bien le crépuscule de ce monde ancien ?

Et puis il y a eu le retour, la remontée du fleuve Alphée qui venait du néant de la disparition pour retrouver la terre et nous livrer son archive.

Auparavant

Le delta (autrefois)

Ensuite

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