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mai 2013

Comme l’œuvre du Quichotte strictement réécrite, les écritures de «Pierre Ménard», ici sur la plaque signalétique de métal et là-bas dans la fenêtre de pixels d’un navigateur Internet, demeurent radicalement neuves et originales. Chacune pourrait prétendre donc à l’existence pour elle-même et à la faveur du système de repères qu’elle embarque avec son appellation.

Prendre ce territoire hostile du quotidien qu’est le périphérique pour cadre de nos énoncés rituels, c’est y réintroduire un art du lieu. Le premier qui s’avisa un jour de s’arrêter, n’importe où sur l’autoroute, et de dire «ceci est mon lieu», celui-là fut le vrai fondateur de l’autonautique et le bienfaiteur de tous les autonautes.

Pour les quarante ans de cette voie circulaire englobant Paris, si intimement présente dans la vie quotidienne de millions de Franciliens, il était nécessaire de faire le point, de scruter l’avenir et de documenter le présent. C’est chose faite, avec l’œuvre que le collectif Babel Photo nous propose. Une véritable «archéologie préventive» du périph’ pour les décennies à venir…

Depuis quelques temps, « Urbain, trop urbain » travaille avec le sociologue et philosophe Bruno Latour à la définition d’un projet original, partie scientifique, partie esthétique. Mené comme une enquête de terrain, à Toulouse, il ambitionne de décrire, par petites touches, le rapport singulier qu’entretient une ville au cosmos…

Comme nous descendions, un matin impassible encore aux affaires urbaines, après un dernier regard à la place du Capitole, tournant à l’angle du souvenir d’une étroite Romiguières, la vue s’offrit large, la percée envoutante, confortable aux pieds du marcheur.

Mais pourquoi cette rue ? La Pargaminières, la rue des parchemins, est faite de tout un palimpseste de pratiques urbaines, de commerces et de beuveries, de mille particules automobiles, de pas perdus depuis la Garonne…